Mouvement "Génération Moderne pour le Changement au Tchad (GMCT)"
Affaire Habré : Tapis rouge (de sang) pour le ministre tchadien de l’Injustice
Au moment où les Sénégalais s’apprêtent à fêter l’Achoura, plus connue chez nous sous le vocable de « Tamkharite », une fête marquant le Nouvel an musulman et qui est donc synonyme de pardon, en voilà une visite dont ils se seraient bien passé. Que nous apprend en effet un communiqué de presse des Chambres Africaines Extraordinaires, ce « machin » mis en place par nos autorités pour juger l’ancien chef de l’Etat tchadien, M. Hissène Habré ? Eh bien ceci : « M. Jean-Bernard PADARE, ministre de la Justice, Garde des Sceaux du Tchad, va effectuer une visite officielle (Ndlr, en fait il est déjà dans nos murs) au Sénégal du mardi 12 au vendredi 15 novembre 2013.
Cette visite s’inscrit dans la perspective de la signature d’un amendement à l’Accord de coopération judiciaire liant les deux pays et qui se rapporte à la remise des personnes détenues à Ndjamena dans le cadre d’une instruction interne et qui sont visées dans les poursuites initiées par les Chambres Africaines Extraordinaires, en l’occurrence MM. Saleh Younouss et Mahamat Djibrine dit El Jonto ». Ceux qui s’attendaient à ce que les autorités tchadiennes livrent aussi le président Idriss Déby Itno, qui préside aux destinées de ce pays depuis la chute du président Hissène Habré qu’il a renversé avec le soutien de la France, ceux-là, donc, devront déchanter. Habré étant poursuivi pour crimes de guerre et actes de torture, on s’étonne toujours que son complice - puisqu’il n’a quand même pas pu commettre tout seul tous les crimes dont il est accusé, vu qu’il était le président de la République dans la période considérée ! — Idriss Deby Itno, qui était le chef de tous les services de sécurité et, à ce titre, a mis forcément la main dans le cambouis, on s’étonne donc toujours que nos glorieuses Chambres Africaines Extraordinaires n’ordonnent pas son arrestation.
Ce serait pour les honorables magistrats qui composent ces Chambres dites africaines (et qui ne comprennent que des juges sénégalais) faire preuve d’ingratitude, assurément. Ledit président Déby, qui gère comme une boutique son pays qui regorge de pétrole, n’a-t-il pas en effet financé pour quatre milliards de francs le procès de son prédécesseur ? Oui, un peu comme un criminel qui prendrait en charge tous les frais occasionnés par le jugement de son complice, y compris les gratifications, indemnités et frais de mission des juges du procès.
En vertu de quoi, le bienheureux Déby peut se permettre de dicter ses volontés aux autorités sénégalaises. Ainsi, c’est au lendemain d’une visite effectuée à Ndjamena au cours de laquelle il avait été reçu comme un roi que le procureur spécial desdites chambres, le juge Mbacké Fall, avait ordonné la mise en arrestation dans des conditions ubuesques du président Hissène Habré, réfugié dans notre pays depuis 20 ans.
Notre pays où il vivait sans histoire et où il a eu des enfants, de nationalité sénégalaise donc, qui fréquentent aujourd’hui les universités européennes. Par la suite, ses collègues (du juge Mbacké Fall) de la chambre d’instruction ont eux aussi effectué le déplacement tchadien, et également fait plusieurs « missions » touristiques à Bruxelles, soi-disant pour s’imprégner du dossier ouvert contre Habré par un juge belge.
Quant à Padare, qui revient encore dans notre pays où les autorités lui déroulent à chaque fois le tapis rouge, il était déjà venu à Dakar pour demander au gouvernement d’expulser un blogueur tchadien réfugié dans notre pays et dont les propos et écrits ne plaisaient pas au dictateur de Ndjamena. Eh bien, le Sénégal s’était exécuté dans les 48 heures en expulsant l’infortuné Nguébla, c’est son nom, vers la Guinée ! Fort heureusement pour lui, il a obtenu par la suite un statut de réfugié politique en France. Gageons que le tout-puissant ministre Padare n’osera pas demander aux autorités hexagonales de l’expulser !
Le même Padare s’était aussi signalé en demandant aux autorités sénégalaises de saisir tous les biens de Habré afin que, en cas de condamnation — ce qui, aux yeux de Ndjamena, paraît quasi-assuré —, ces biens puissent servir à indemniser les prétendues victimes tchadiennes de Habré. Là aussi, le gouvernement sénégalais s’était exécuté fissa en servant des sommations aux banques, notaires et autres, pour leur demander de procéder à une saisie de tous les biens du grand résistant africain qu’est le président Hissène Habré.
C’est donc cet homme, Jean-Bernard Padare, dont le gouvernement a apporté la plus grande partie du financement du procès Habré, qui déambule chez nous comme en pays conquis depuis hier mardi. S’il est assuré d’être le bienvenu au niveau des autorités, il n’est pas sûr que les Sénégalais soient particulièrement ravis de le savoir chez eux.
Ah, on allait oublier : étant donné que le ridicule ne tue pas, on vient d’apprendre, qu’en marge de cette visite, « il sera procédé à la signature d’un protocole d’accord entre les cellules de communication des Chambres Africaines Extraordinaires et du Pool judiciaire tchadien ». Et pourquoi pas entre les femmes de ménage des deux institutions pendant qu’on y est ?
MAMADOU OUMAR NDIAYE
« Le Témoin » N° 1143 –Hebdomadaire Sénégalais ( NOVEMBRE 2013)
Les Africains jugent inefficace la lutte anti-corruption de leurs dirigeants
AFP 13/11/2013
Plus de la moitié des Africains estiment que leurs gouvernements luttent « mal » ou « très mal » contre la corruption, selon les résultats d'un sondage présentés mercredi à Dakar par un projet de recherche indépendant, Afrobaromètre, qui a enquêté dans 34 pays.
Pour cette étude, au total 51.000 personnes ont été interrogées entre octobre 2011 et juin 2013 dans 34 pays africains, ce qui en fait « la plus grande enquête d'opinion sur les perceptions et l'expérience des peuples sur la corruption en Afrique, et c'est la première enquête du genre ayant touché plus de trois quarts des personnes qui vivent sur le continent », déclare Afrobaromètre dans un communiqué transmis à l'AFP.
Une des conclusions de son rapport « est que les citoyens des pays africains considèrent que leurs gouvernements ont failli dans leur lutte pour endiguer la corruption » car, précise-t-il, « 56% des citoyens [interrogés] ont déclaré que leurs gouvernements luttent « plutôt mal » ou « très mal » contre la corruption, tandis que seulement 35% jugent au contraire qu'ils agissent « plutôt bien » ou « très bien ».
De même source, « dans l'ensemble des 34 pays, la perception de la corruption est la plus forte vis-à-vis des policiers, suivis des responsables gouvernementaux et des agents du fisc. Les membres du bureau du président sont cependant perçus comme les moins corrompus ».
Au Nigeria, par exemple, 78% des personnes interrogées considèrent que les policiers sont les plus corrompus, arrivant en tête devant le Kenya (69%) et la Sierra Leone (69% également).
Dans l'ensemble des pays couverts par l'enquête, une personne interrogée sur trois a indiqué « avoir versé au moins un pot-de-vin au cours de l'année passée pour obtenir un service ou éviter un problème », indique encore Afrobaromètre, qui constate aussi que « les citoyens les plus pauvres sont davantage confrontés aux pots-de-vin que ceux dont la situation financière est plus favorable ».
De même source, les mauvaises perceptions des Africains sur la lutte contre la corruption dans leurs pays « persistent en dépit du fait que l'éradication de la corruption et l'amélioration de la gouvernance en Afrique ont été des priorités pour la plupart des grandes organisations internationales et pour de nombreux dirigeants politiques depuis le milieu des années 1990 ».
Selon une responsable d'Afrobaromètre, depuis 1999, ce projet « mène périodiquement des enquêtes d'opinion sur les attitudes des citoyens dans les pays africains » et ses sondages « sont basés sur des méthodes d'échantillonnage scientifiques représentant 84% de la population du continent ».
Des organisations spécialisées dans le développement, la recherche ou l'économie politique du Ghana, du Bénin et du Kenya ont participé à la collecte des données entre 2012 et 2013.
Pretoria: la somme dépensée pour construire l'Ambassade du Tchad est une nouvelle insulte aux Tchadiens
Roland Marchal : « Idriss Déby a officieusement aidé les rebelles de la Seleka »
Roland Marchal est chercheur au Ceri-Sciences-Po et spécialiste de la Centrafrique. Il décrit la rébellion qui a pris Bangui en mars dernier comme une fédération de groupes armés faiblement structurés, recrutant essentiellement dans les régions marginalisées du Nord.
Qui sont les rebelles de la Seleka qui ont renversé le président Bozizé en mars dernier ?
Roland Marchal. Seleka signifie alliance en langue sango. Il s’agit, initialement, de l’alliance de quatre groupes armés, dont trois étaient connus, le quatrième ayant été créé pour la circonstance, à partir du Tchad. Ces mouvements armés, longtemps plus rivaux qu’alliés, recrutent dans le nord du pays et au-delà des frontières, dans des groupes ethniques transfrontaliers. Dans ces régions, la présence de l’État est marginale, le sentiment national est faible, puisque la nationalité des habitants est mise en doute, même lorsqu’ils sont nés en Centrafrique. L’offensive rebelle date de décembre 2011. À ce mouvement se sont alors agrégés des rebelles tchadiens en déshérence, des Soudanais, des braconniers. Enfin la Seleka a recruté dans les villes prises, le plus souvent dans les communautés musulmanes, mais pas uniquement. À Bangui, les commandants de la Seleka ont recruté massivement parmi les jeunes. Si la Seleka exprimait initialement des revendications, son existence sociale reflète davantage un mouvement régional qu’un mouvement centrafricain. Il n’y a jamais eu de véritable contrôle au niveau politique : il s’agit plutôt d’une fédération de groupes armés eux-mêmes faiblement structurés, sans réelle chaîne de commandement. La Seleka a pris la forme d’un mouvement armé reflétant de loin en loin des populations du Nord très mal et très peu représentées et que, souvent, les Banguissois, les Centrafricains vivant dans le centre-sud du pays, ne considèrent pas comme de vrais Centrafricains. Si les gens ont voulu se débarrasser de Bozizé, ils ont très vite eu tendance à voir derrière cette rébellion la main de l’étranger.
Quelle carte joue le président tchadien Idriss Déby dans cette crise ?
Roland Marchal. François Bozizé avait lui-même conquis le pouvoir grâce à l’appui explicite d’Idriss Déby. De la même façon, la Seleka est parvenue au pouvoir parce que les forces tchadiennes parties prenantes de la force régionale, la Micopax, ont levé le pied, laissant ses combattants entrer dans Bangui. Les relations entre Déby et Bozizé s’étaient déjà fortement dégradées en 2012, après des années de tensions. Mais le départ de Bozizé n’est pas simplement dû à Déby. Il est dû à un accord régional pour s’en débarrasser. Déby a suscité la Seleka et l’a sans doute aidée officieusement. Certains estiment qu’il a joué cette partition dans le but de se débarrasser de rebelles tchadiens, dont certains ont disparu depuis. Une autre interprétation prête à Déby la volonté de sécuriser l’accès aux champs pétroliers transfrontaliers et d’écarter les compagnies chinoises qui auraient pu opérer dans le nord de la Centrafrique si la situation avait été stable.
Quel rôle joue aujourd’hui Paris ?
Roland Marchal. Les politiques françaises les plus contestables ont été conduites en Centrafrique. Et pas seulement sous la Ve République. La colonisation en Centrafrique a été un scandale de brutalité, d’aveuglement répressif. Depuis 1993, c’est une politique en demi-teinte. Les affaires ont continué, mais pas dans les dimensions prises sous Valéry Giscard d’Estaing. Dans les années 2000, en particulier sous Nicolas Sarkozy, la France s’est montrée très conciliante envers François Bozizé. En arrivant au pouvoir, François Hollande, lui, a voulu afficher une certaine distance. Reste à savoir pourquoi les Français ont laissé faire la Seleka. L’appui d’Idriss Déby à l’intervention française au Mali est sans doute l’une des explications.
Source: http://www.humanite.fr/monde/roland-marchal-idriss-deby-officieusement-aide-les-553061
Démocratie et Internet : les associations de blogueurs, émergence d'un contre-pouvoir
Le blogueur et militant des droits de l'homme tchadien Makaila Nguebla, expulsé dans la nuit du 7 au 8 mai 2013 vers la Guinée-Conakry par les autorités sénégalaises, en a fait l'amère expérience. Tout comme, plus à l'Ouest, en Côte d'Ivoire, Mohamed Diaby et Cyriac Gbogou, qui ont été interrogés par la police, le 4 janvier 2013, pour "interférence dans le fonctionnement de l’administration et dans l’information" lors de la bousculade mortelle du Plateau, la nuit du 31 décembre 2012
Elles sont incontestablement de plus en plus nombreuses. Partout en Afrique, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Cameroun, au Mali, au Burkina Faso, les blogueurs se rassemblent au sein d'associations. Soutien technique à la société civile, activisme… certaines sont devenues plus ou moins consciemment des acteurs du jeu politique national. Plongée dans l'univers de ces blogueurs qui révolutionnent la pratique démocratique sur le continent.
Sur le continent africain, peut-être plus qu'ailleurs, bloguer est souvent une affaire politique. "C'est un excellent moyen de contourner un système politique verrouillé et on ne peut honnêtement pas se dire loin de l'activisme", confie René Jackson Nkowa, président du Comité des blogueurs camerounais (une quarantaine de personnes*), qui admet cependant que, dans son pays, "les blogs font très peu l'objet de surveillance et de répression de la part du pouvoir".
Ailleurs, la libre expression est parfois plus difficile à assumer. Elle est même parfois contrainte à la semi-clandestinité quand elle se heurte frontalement au pouvoir. "Si on prend l'exemple du Tchad", explique Baki Youssouphou, blogueur fondateur de We Sign It et fin connaisseur des réseaux d'activistes numériques africains, "on peut dire que tenir un blog et être membre du principal parti d'opposition revient à peu près au même".
>> Voir aussi l'infographie : le top 14 des pays africains les plus libres sur Internet
Le blogueur et militant des droits de l'homme tchadien Makaila Nguebla, expulsé dans la nuit du 7 au 8 mai 2013 vers la Guinée-Conakry par les autorités sénégalaises, en a fait l'amère expérience. Tout comme, plus à l'Ouest, en Côte d'Ivoire, Mohamed Diaby et Cyriac Gbogou, qui ont été interrogés par la police, le 4 janvier 2013, pour "interférence dans le fonctionnement de l’administration et dans l’information" lors de la bousculade mortelle du Plateau, la nuit du 31 décembre 2012.
"Dépasser la censure"
Deux épisodes aux significations politiques peu comparables mais qui mettent en lumière l'une des motivations principales des blogueurs du continent pour se regrouper : aller vers plus de sécurité. "Il est essentiel de nous connaître et de nous soutenir mutuellement", explique Justin Yarga, président d'une association regroupant une quinzaine de blogueurs burkinabè. Si un de ses membres "était menacé par le pouvoir", le groupe acquerrait dès lors un rôle de médiateur, ajoute-t-il.
"Faire partie d'un réseau, quel qu'il soit, confère une certaine sécurité", renchérit Demba Guèye, initiateur du hashtag #Kebetu au Sénégal et coordinateur de la Ligue des blogueurs africains. "Toute entrave à la marche d'un des éléments peut créer des réactions en chaîne et des séismes pouvant dépasser les instigateurs de cette censure", ajoute-t-il, fort de l'expérience sénégalaise, qui a particulièrement marqué les esprits lors de la dernière élection présidentielle.
Il faut que le pouvoir en place sache qu’il y a une veille active autour de ses actions.
Lancinet Sangaré, Blogueur malien
Dans le cas de Mohamed Diaby et Cyriac Gbogou, la pression des internautes africains, initiée par des groupes ivoiriens, mais également sénégalais, a favorisé une libération relativement rapide des intéressés. Sécurité des membres donc, en particulier grâce à la capacité d'alerte des associations.
Un exemple sénégalais, une particularité ivoirienne
Lancinet Sangaré, président de l'association des blogueurs du Mali (une trentaine de membres), ne fait pas mystère de l'exemple que représente le voisin sénégalais, notamment avec l'expérience #Sunu2012 ou plus récemment lors des pénuries d'eau. Et les liens sont forts entre les communautés de Dakar, dont le blogueur Cheikh Fall, et de Bamako. Mais, au-delà, c'est toute l'Afrique de l'Ouest qui bénéficie de l'expérience sénégalaise et qui se reconnaît aujourd'hui dans un rôle, plus ou moins activiste, de veille démocratique. Au Cameroun, au Burkina Faso, au Togo, où trois jeunes blogueurs ont l'ambition de fédérer leur communauté. "Il faut que le pouvoir en place sache qu’il y a une veille active autour de ses actions. Le Mali vient de loin. C’est pourquoi nous ne laisserons pas faire", explique notamment Lancinet Sangaré.
Les Ivoiriens semblent plus nuancés. "Nous ne pensons même pas au pouvoir. Que ferions-nous avec lui ?", s'interroge Edith Brou, vice-présidente de ABCI (Association des Blogueurs de Côte d'ivoire, qui compte une vingtaine de personnes). "La politique est un univers qui ne rentre dans aucune de nos aspirations, nous disons et pensons ce qui peut aider notre pays à avancer et prospérer", explique-t-elle, concluant : "Nous sommes les interlocuteurs de chaque Ivoirien". Une exception? "La Côte d'Ivoire agit différemment du Sénégal", confie Baki Youssouphou. "Là bas, les blogueurs se considèrent davantage comme le support technique d'une société civile qui, grâce à eux, peut agir sur Internet".
Des ambassadeurs
En quelques années, d'individus isolés, les blogueurs sont progressivement devenus des interlocuteurs du pouvoir, des entités dans une vie politique qui s'ouvre au monde de l'Internet, comme en témoigne l'intérêt croissant des dirigeants du continent aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux. "Aujourd'hui, nous sommes capables de toucher des citoyens et même de plus en plus les gouvernants qui ne sont plus indifférents à ce qui se dit sur les médias sociaux", résume Justin Yarga, au Burkina Faso.
>> Lire aussi : "Qui se cache derrière les comptes Twitter des présidents africains ?"
Même si ce n'est, au fond, pas leur but premier, les associations de blogueurs ont dans leur ADN une dose d'activisme politique. En l'assumant de plus en plus ouvertement, celles-ci pourraient aller jusqu'à avoir un impact profond sur les pratiques démocratiques. Car si le système politique est parfois verrouillé, le web, lui, est beaucoup plus ouvert et de plus en plus accessible.
ONU: la demande de suspension de l'U.A rejettée définitivement
L'ONU rejette la demande des Africains de suspendre des procès de dirigeants kényans.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté, vendredi 14 novembre, la demande des pays africains de reporter les procès de la Cour pénale internationale au Kenya. Le texte proposé par l’UA a reçu 7 voix pour et 8 abstentions au cours d’une séance très tendue.
Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Rarement le Conseil de sécurité aura été aussi divisé. Pour les Africains, les procès de la CPI au Kenya sont une distraction. Ils demandaient de laisser le président kényan s’occuper de la lutte contre le terrorisme après l’attaque des shebabs somaliens.
→ A (RE) LIRE : CPI : le président kényan demande un report de son procès en raison de la menace terroriste
L’ambassadeur kényan, Macharia Kamau, voit dans le refus du Conseil une humiliation.
« Le Kenya n’oubliera pas. Les Africains n’oublieront pas. Cette affaire n’est pas terminée. Ce Conseil s’est retiré d’une solution amicale et a causé des dégâts irréparables aux statuts de Rome », a-t-il déclaré.
La Chine, la Russie, le Pakistan et l’Azerbaïdjan ont voté pour, mais tous les autres membres du Conseil se sont abstenus, convaincus que la fronde africaine est dirigée contre la CPI elle-même. Gérard Araud, ambassadeur de France auprès des Nations unies, reproche aux Africains d’avoir voulu une confrontation : « Le choix qui a été fait est celui de la précipitation. Une précipitation inutile et porteuse d’un risque que nous voulons éviter, celui de la confrontation artificielle et dangereuse entre l’Union africaine et le Conseil de sécurité. »
L’Union africaine tiendra une nouvelle réunion avant la fin novembre. En coulisse, certains pays africains font planer la menace d’un retrait de la Cour pénale internationale.
Tchad-RCA: l'initiative de Hinda Deby désapprouvée par l'opposition centrafricaine
Le tete -à-tete entre les deux dames durera plus de deux heures.
Un temps suffisant pour Hinda-Deby l epouse du president tchadien d' enroler l' epouse de Michel Djotodia en la personne de Chantal Djotodia d origine beninoise dans ce qu elle appelle organisation des premieres dames d afrique contre le VIH/SIDA, dont elle est la fondatrice et la presidente.
A en croire toujours les sources officielle...s tchadiennes,les deux dames "ont parlé de venir en aide aux couches vunerables".
Avant de se separer,Chantal Djotodia avait déja reussi à creer ,sur place,une fondation propre à elle,la dite fondation est baptisée"La renaissance"et se donne pour defi "Aider les orphelins ,les mères , les malades du VIH/SIDA et les personnes du troisieme age".
Elle attend aussi travailler pour soutenir les jeunes et femmes à trouver un emploi grace aux micro-credits.
Autant parler d une utopie,quand on sait à quel point il manque d argent à bangui.
Si ce n était pas le président congolais Denis sassou nguessou, les fonctionnaires centrafricains séraient restès sans salaires ces six derniers mois.
Tous les autres présidents africains meme le parrain de Djotodia Idriss Deby et les autres banques internationales ayant tournès le dos à la main mandiante du chef des rebelles de la seleka.
Mais l entrée subite de Chantal Djotodia dans les oeuvres humanitaires et sociales jettent certainement la lumiére sur les intentions de son epoux.Ls dix huit Aout 2013 dernier Michel Djotodia pretait serment comme président de la transition pour une periode de dix huit mois. L O.N.U comme à Paris en passant par l union africaine et europenne, la question pertinante qui est posée à Michel Djotodia est de savoir si au debut de 2015,il respectera les accords pour organiser des elections libre et transparentes et s il prendra le poliment la porte de sortie en cas de defaite.
A aucun moment,Michel Djotodia n a donné de réponse claire à ces préoccupations qui,pour la communauté internationale, sont un gage pour le retour de la paix en R.C.A.
Le vaste programme de sa femme n est pas seulement une action de charme envers des populations dont les rebelles de son mari ont aggravé la condition de miserable.
C est une réponse que Michel Djotodia ne quittera pas le pouvoir si tot et si facilement.Aussi vrai que les epoux des autres Chantal savent s accrocher au pouvoir.
Misere et désolation sont le quotidien centrafricain.
Faut il continuer à attendre la fin de transiton? ou chasser ses bandits au pouvoir avant la fin de leur régne?
Fait à paris le 15 novembre 2015 Le porte parole des Forces révolutionnaires
democratique
TANZA_SAINT-CYR
cel:0033629837955
emai;forcesrevolutionnaires_d@yahoo.fr
Vers une épuration ethnique sauvage de Deby à l'est du Tchad: l'UFR alerte les agences humanitaires
Dans un communiqué de presse parvenu à notre rédaction, l’Union des Forces de la Résistance (UFR), principale coalition d’opposition politico-militaires opposée tchadienne opposée au régime central de Ndjaména, tient à alerter l’opinion publique et les organisations humanitaires internationale sur les risques d’épuration ethnique dans plusieurs localités à la frontière tchado-soudanaise.
Voir le communiqué
Remadji Hoinathy, universitaire tchadien, auteur du livre «Pétrole et changement social au Tchad»
«Sur le terrain le discours du paysan est un discours désabusé. Les gens sont déçus, ils se rendent compte que les compensations n'ont pas permis de restaurer leur niveau de vie d'avant. Les emplois salariés ont été très limités dans le temps...»
Cela fait dix ans que le Tchad est devenu un pays pétrolier. Qu'est-ce que cela a changé pour les populations locales et notamment pour celles qui vivent dans la zone pétrolière.
Ces questions sont au coeur de la thèse de l'universitaire tchadien Remadji Hoinathy. Une thèse publiée chez Karthala. Son titre : Pétrole et changement social au Tchad.
France: le député Noël Mamère attaque Idriss Deby, Fabius esquive!
Le 1er octobre, lors de son audition par la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Laurent Fabius a refusé d’être aussi « désobligeant » que le député Noël Mamère concernant Idriss Déby.
Fabius :
« La République centrafricaine est entourée de pays comme le Tchad, le Cameroun, le Soudan. Si une situation de non-droit s’enkyste là-bas, c’est l’ensemble de cette partie de l’Afrique qui risque d’être contaminée... »
Mamère :
« Il y a des milices en Centrafrique, qui sont sauvages, brutales. Ce sont pour la plupart des milices tchadiennes. La Tchad qui est dirigé par une crapule, qui s’appelle Idriss Déby, qui torture, qui liquide ses opposants, et dont nous sommes aujourd’hui une sorte d’obligé, à cause de notre intervention au Mali, puisque nous avons fait appel aux troupes tchadiennes, qui sont les seules à savoir mener une guerre dans le désert, par rapport aux autres armées africaines, s’il existe d’autres armées africaines à part celle du Nigéria. »
Fabius :
« Je ne reprendrai pas à mon compte les termes désobligeants que vous avez utilisés à propos du président du Tchad. Les Tchadiens se sont battus au Mali avec beaucoup de courage, et y ont laissé nombre des leurs. Et puis, évitons les présentations schématiques : nos relations ne peuvent pas être qualifiées ainsi ! »
Le courage des troufions tchadiens brandi pour défendre l’image de leur dictateur : ça n’est plus schématique, c’est hautement caricatural.
Média en ligne : limportant.fr, nouveau site d’informations et actualités internationales
L’important.fr est le nouveau d’informations et d’actualités internationales qui vient d’être lancé, il traite des thématiques variées.
L’important.fr partage les infos relayées par les réseaux sociaux et postées sur twetter en temps réels.
Voici le lien : http://limportant.fr/
Alliance mafieuse entre Souradji Koullamallah,Padaré et Gatta
Un patriote Tchadien à Ndjamena
Le Commandant de Brigade Bayna déclaré non-gratta à Bahr El-Ghazel
Nous nous indignons contre le CB Gouverneur BAYNA lorsque rassasié, le CB laissa échapper quelques rots, et déclara « A KIL HANA NASS Bahr El Ghazel HALLOU MARA WAY ». Très indigne CB Bayna vous allez vomir.
Votre arrogance, semble t-il, provient de votre appartenance à la même région que l’actuel Premier Ministre. D’ailleurs vous vous targuez, à longueur de journée, que vous pouvez faire ce que vous voulez parce que le PM est un proche à vous. Seigneur ! Si vous étiez de la même région que le PR qu’allons-nous advenir?
Nous regrettons que le PM ne vous ait pas élevé au rang du Ministre de Suspension, Prison et lutte contre le Droit de l’Homme.
Nous nous indignons contre le CB lorsque vous vous autoproclamez monarque, Ngar, Gong ou simplement Sultan du Bahr El Ghazel.
N’étant pas à la hauteur de la charge que les hautes autorités vous ont confié vous êtes tantôt plaignant tantôt bourreau de vos pauvres administrés. Sans aucun discernement.
Vous êtes un mélange d’arrogance et d’une douce folie. Vous oubliez que nous sommes en démocratie et notre pays est régi par des lois et des règles donc vous piétinez allégrement.
Munies de deux armes, suspension et prison, poussée par votre extrême cupidité vous et votre secrétaire TATA avez mis la région en sac.
Pour protéger la région des pillages systématiques occasionnés par le CB Bayna et son courtier TATA d’une part et dégoutée par le laxisme des dirigeants du MPS d’autre part, la population du Bahr El Ghazel a accueilli les sièges des délégations régionale et départementale de l’UNDR. Une première.
Nous, Collectif des jeunes pour la défense de la région du Bahr El Ghazel contre la barbarie du CB Bayna revenons à la charge afin de demander le départ de Bayna et TATA parce que nous considérons qu’ils ont trahi la confiance du PR
Trois étudiants tchadiens arrêtés à Bamako
Selon nos informations, les autorités maliennes aurait arrêté trois étudiants tchadiens pour défaut des papiers. Les jeunes tchadiens seraient détenus au 3ème arrondissement à Bamako.
Nos sources nous soutiennent que le commissaire aurait refusé de libérer les 3 étudiants et affirmé même qu'il s'en "foutait" même de l'intervention militaire du Tchad au Mali.
A suivre.......
La rédaction du blog de makaila
L'avocate tchadienne Jacqueline Moudeina, de passage à Paris(Interview)
INTERVIEW
De passage à Paris, la militante des droits de l'homme Jacqueline Moudeïna explique l'enjeu de la procédure visant l'ancien président tchadien Hissène Habré qui pourrait changer la donne en Afrique.
Avocate de formation, Jacqueline Moudeïna se bat depuis des années pour que l’ancien président du Tchad, Hissène Habré, âgé de 71 ans et qui fut au pouvoir de 1982 à 1990, soit traduit en justice pour des violations massives des droits de l’Homme commises sous son règne. En juillet dernier, après des années de blocage, l’ancien dirigeant a été interpellé au Sénégal, où il a trouvé refuge après sa chute, suite à une plainte déposée initialement en Belgique par des victimes présumées au titre de la compétence universelle. En vertu d’un accord passé en décembre 2012 entre le Sénégal et l’Union africaine, une «Chambre extraordinaire» a été créée au sein du système judiciaire sénégalais pour permettre à des juges nommés par l’UA de le juger. Entretien.
Comment avez-vous vécu l’interpellation d’Hissène Habré à Dakar en juillet dernier?
Comme un véritable tournant dans la bataille que nous menons depuis treize années. L’instruction se poursuit. Début décembre, les juges vont effectuer leur seconde commission rogatoire au Tchad. Le procès pourrait avoir lieu courant 2015. Si nous réussissons, si Hissène Habré est jugé de manière juste et équitable, cette affaire pourrait changer la donne en Afrique en matière de justice. Nous aurons alors atteint l’effet pédagogique que nous escomptons.
Comment expliquez-vous que, durant des années, les autorités du Sénégal ont protégé Hissène Habré?
Il a fallu effectivement attendre l’élection du nouveau président, Macky Sall, en mars 2012, pour débloquer la situation. N’oublions pas que l’ex-président est parti en exil après avoir vidé les caisses de l’Etat. A Dakar, il a beaucoup investi pour sa sécurité, et s’est attiré les bonnes grâces des chefs religieux. Il disposait notamment de soutiens importants au sein des deux principales confréries: les Mourides et les Tidianes. Par ailleurs, la procédure visant Hissène Habré n’a pas fait l’unanimité parmi les présidents africains… Mais dès son élection, le successeur d’Abdoulaye Wade, le président Macky Sall, a affiché une franche volonté d’avancer.
Certains observateurs plaident pour qu’une immunité à vie soit garantie aux dirigeants afin que, s’ils perdent les élections, ils ne cherchent pas à se maintenir coûte que coûte. Qu’en pensez-vous?
Dans la lutte contre l'impunité, il ne peut pas y avoir d’exception. Si on garantissait une telle immunité, tout notre travail en faveur des droits de l’homme mené depuis tant d'années équivaudrait à un coup d’épée dans l’eau. Quoi qu'il en soit, on n’a pas le droit de tuer ou de piller sans être inquiété. Personne ne doit avoir un droit de vie ou de mort sur son propre peuple. L’impunité se combat à tous les niveaux.
Vous sentez-vous soutenu par l’actuel président du Tchad, Idriss Déby Itno?
Il dit avoir lui-même souffert durant les années Habré, et avoir perdu des proches. Mais la situation n’est pas simple, car un certain nombre de personnes en poste sous l’ancien régime d'Hissène Habré sont encore aux commandes. Toutefois, je note que le président a dit qu’aucun crime ne devait rester impuni. La procédure contre Hissène Habré aura, nous en sommes persuadés, un effet pédagogique, elle contribuera à réconcilier les Tchadiens avec eux-mêmes. Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice.
Quel regard portez-vous sur la Côte d’Ivoire où, à ce jour, les poursuites judiciaires concernant la crise post-électorale (2010-2011) ne visent que d’anciens responsables du régime de l’ex-président Laurent Gbagbo?
Le président ivoirien Alassane Ouattara a dit que personne ne serait à l’abri de poursuites. Tous ceux qui ont commis des crimes doivent être jugés. La justice est fondamentale car elle permet aux victimes d’avoir des explications, de regarder les bourreaux en face et de pardonner, de passer à autre chose. Mais c’est aussi une question de temps.
En Afrique, on entend de plus en plus de voix s’élever pour dénoncer la Cour pénale internationale (CPI), accusée de ne s’en prendre qu’à des responsables africains. Partagez-vous ces critiques?
Avant de s’en prendre aux grandes puissances qui, expliquent certains, seraient derrière la CPI, on ferait mieux de régler d’abord nos problèmes. Que je sache, l’élection de 2010 en Côte-d’Ivoire n’a pas été une grande fête ! Les poursuites devant la CPI n’existeraient pas si des exactions n’étaient pas commises en Afrique. C’est une réalité qu’il convient de rappeler à tous ceux qui s’en prennent à la CPI.
Ne craignez-vous pas que l’actuel président du Tchad, qui s’est beaucoup impliqué dans la guerre au Mali, ne bénéficie d’une immunité de fait pour faire ce qu’il veut dans votre pays, sans être inquiété?
L’implication de notre pays au Mali est un acte très positif. Mais il ne faut pas perdre de vue ce qui se passe chez nous. Les violations des droits de l’Homme y sont quotidiennes. Des journalistes sont arrêtés et poursuivis en justice, des gens disparaissent. Mais l’affaire Hissène Habré, tout comme le procès qui a permis de condamner l’ancien président du Liberia, Charles Taylor (condamné à 50 ans de prison pour son rôle dans le conflit en Sierra Leone), montrent que la société civile joue un rôle de plus en plus actif en Afrique. C’est un point très positif.
Paris: l'USN se mobilise pour trois jours contre la dictature à Djiboutienne
Dans un communiqué de presse signé du comité de soutien de l’Union pour le Salut National (USN), parvenu à notre rédaction, la principale coalition d’opposition démocratique au régime d’Ismaïl Omar Guelleh, organise trois jours pour dénoncer la dictature qui sévit dans le pays depuis 36 ans.
L’USN mobilise la diaspora djiboutienne, les organisations françaises et africaines établies en France à venir les soutenir pour dénoncer la venue prévue du 05 au 06 décembre 2013 du dirigeant djiboutien, qui prendra au sommet de l’Elysée.
Lire le communiqué et le dossier de presse en pièce jointe
La rédaction du blog de makaila
Les dangers de la perversion des lois au Tchad
Depuis quelques années dans notre pays le Tchad et surtout ces derniers temps, pour des raisons inavouées mais en toile de fond des règlements de compte politique ou personnel, une tentation permanente de pervertir les lois par des interprétations erronées et parfois des applications injustes de notre corpus juridique existant s’est emparée de certaines de nos plus hautes autorités au point où ce comportement déviant constitue un danger perpétuel pour le droit et l’État républicain.
Malheureusement, les architectes de ce phénomène intrépide qui consiste à pervertir à gré les lois pour assouvir leurs instincts grégaires semblent oublier une chose : la loi est un couteau à double tranchant qui, par un usage abusif, vicieux et détourné, peut servir à faire du mal et à régler des comptes certes mais inéluctablement, elle se retournera un jour contre ceux qui en font un usage outrancier aujourd’hui. Certains acolytes du régime qui, par la force des circonstances sont passés dans l’opposition en savent quelque chose.
La perversion des lois dans notre pays se caractérise entre autres par les multiples tentatives réussies ou pas de la révision souvent inopportune de la Constitution, notre Loi Fondamentale; les poursuites judiciaires initiées, à tort et à travers, contre des journalistes, des hommes politiques et des députés qui, pour la plupart, violent de façon frontale les règles procédurales élémentaires mais également de fonds; les demandes absolument fantaisistes et intempestives de la levée de l’immunité des Élus du peuple.
Les affaires illustratives de la perversion légale avérée
Sont illustratives de ce dérive, à plus d’un titre, les affaires Matta Léré, "Conspiration" du 1er Mai 2013, N’Djaména Bi-Hebdo et son Directeur de Publication Jean-Claude NÉKIM, Abba Garde et son Directeur de Publication MOUSSAYE Avenir De la TCHIRÉ, Le Journal l’Union et son Directeur de Publication ALLAHONDOUM Juda, le Journaliste Éric Topona et le bloggeur Jean Étienne Laokolé et la recente tentative désespérée de levée de l’immunité des Députés Saleh KEBZABO et TINDÉBÉ LAMA, pour ne citer que ces rocambolesques affaires.
Primo, dans l’affaire Ministère Public contre N’Djaména Bi-Hebdo et Jean-Claude NÉKIM par exemple, la relaxe des leaders syndicaux, en appel, et la confirmation de la lourde condamnation contre le Bihebdomadaire par le Juge du second degré, illustre éloquemment qu’avec cette jurisprudence, le complice est le vrai coupable que les auteurs de l’infraction eux-mêmes qui, en l’espèce furent blanchis par la justice. Ce qui permet de conclure aisément à la volonté manifeste de nos autorités de museler la presse privée libre au Tchad.
Secundo, en l’absence d’une loi sur la cybercriminalité dans notre pays, une preuve douteuse obtenue même par infraction (soustraction frauduleuse des Emails privés) a permis de condamner Éric TOPONA et Jean Étienne LAOKOLÉ à 3 ans de prison avec sursis. Par ce précédent fâcheux, on peut désormais s’emparer, de façon frauduleuse, et à tout moment, de votre lettre missive, ouvrir l’enveloppe et utiliser le contenu de vos échanges privées avec vos ami(es), vos proches parents, votre service, en violation des lois nationales et des conventions internationales, comme une preuve en justice pour obtenir votre condamnation. C’est le comble de la perversion qui viole de façon flagrante les lois et conventions sur la vie privée du citoyen.
Tertio, l’irrégularité du réquisitoire introductif (porte d’entrée dans toute procédure pénale de ce genre) dans l’affaire MOUSSAYE Avenir DE LA TCHIRÉ qui devait entrainer de facto la nullité de la saisine et partant de la poursuite, n’a pas empêché qu’une infraction insolite : «diffamation de nature à inciter à la haine tribale» soit maladroitement concoctée pour le besoin de la cause (la diffamation et l’incitation à la haine sont deux infractions distinctes contenues dans deux dispositions différentes, selon la loi sur le régime de la presse au Tchad et ne peuvent être raccommodées pour en faire une infraction ambigüe), et cela pour clouer au pilori le Directeur de Publication de Abba Garde afin qu’il garde silence pendant un temps. Il apparait sans doute que sa liberté de ton était devenue insipide pour certains.
Quarto, la liberté de vote dans l’hémicycle et de parole reconnue par la loi à tout Élu du Peuple durant son mandat n’a pas pour autant empêché que le Député Saleh KEBZABO soit menacée pour la deuxième fois pour la levée son immunité, n’eut été la clairvoyance de ses collègues, et pour la dernière fois lorsqu’il s’exprimait sur le dysfonctionnement et le manque de diligence de la justice dans l’affaire des journalistes arrêtés. Sa percée politique semble, à n’en point douer, devenir inquiétante pour le parti au pouvoir et il faille y mettre un bémol, par tous les moyens, pourvu que ça marche. Avant lui, des parlementaires (de l’opposition comme du parti au pouvoir) ont été arrêtés comme de vulgaires personnes sans aucune levée de leur immunité dans l’affaire dite de conspiration du 1er Mai 2013.
Pourtant, pour préserver l’indépendance juridique des Parlementaires, la Constitution et les lois organiques ont prévu qu’ils bénéficient de l’immunité. Laquelle immunité se caractérise, d’une part, par l’irresponsabilité qui couvre leurs actes dans l’exercice de leur mandat. Elle s’exerce même hors session et même après leur mandat. D’autre part, l’immunité se détermine par l’inviolabilité qui aménage l’application des actions pénales, pour que des poursuites visant des actes accomplis par les Parlementaires n’entravent pas injustement leur mandat.
Le désir du pervers utilisé comme loi pour jouir sur le dos des autres
En effet, deux définitions nous permettent d’illustrer cette réflexion. Il ya d’abord celle de Jacques Lacan qui dit : «Le pervers est celui qui jouit gratis sur le dos d’autrui», et celle d’Édith Tartare Godet qui souligne que : «Le pervers fait de son désir la loi». Cette deuxième définition révèle souvent une tension forte entre le désir d’une personne perverse et la loi. Le pervers est fortement poussé à assouvir ses désirs même si ceux-ci s’opposent à la loi.
La première stratégie du pervers est la dissimulation et le travail dans l’ombre. Les personnes qui pervertissent nos lois depuis un certain n’agissent jamais en pleine lumière car ils craignent que leurs désirs apparaissent au grand jour et aux yeux de tous et la société risque d’y mettre un grand frein. Les prétextes concoctés de toutes pièces sont souvent ceux du genre : «(…) C’est la volonté du Peuple, nos Élus trancheront en toute souveraineté s’il faut ou pas réviser la constitution, voter telle ou telle loi, lever l’immunité de tel ou tel Député (..)», «(…) La justice est indépendante, faisons confiance à nos Magistrats, laissons les juges faire leur travail, je ne suis impliqué ni de loin, ni près dans cette affaire(…)». Une véritable pêche en eau trouble où les véritables instigateurs donnent souvent l’apparence de véritables innocents mais continuent de tirer sur les ficelles dans l’ombre.
La deuxième stratégie qui semble être redoutablement efficace pour les pervers est le brouillage du champ symbolique, c'est-à-dire le brouillage du langage. Les pervers tentent souvent de donner un éclairage négatif ou positif à une pratique que la loi autorise ou interdit. Par exemple une autorité proche du pouvoir peut prendre le loisir de tirer à boulets rouges sur ses adversaires politiques sans être inquiétée. Elle est souvent dans son rôle lorsque ses pamphlets sont rapportés intégralement avec toutes les sornettes par une presse quelconque. Mais cette même liberté d’expression serait qualifiée de «diffamation» d’«incitation à la haine» ou d’«outrage» lorsqu’elle provienne d’une personnalité politique de l’opposition ou d’une personnalité de la société qui a une voix discordante. Et la presse qui en rapporte ces propos est mise sur la sellette. Les infractions changent de définitions et de qualifications quand elles se déplacent d’un camp (opposition) à un autre (parti au pouvoir).
Comme troisième stratégie, quand les deux premières ont été mises en œuvre (parfois elles échouent), il y a l’usage de la force, voire de la violence.
La difficile mise en œuvre du Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs (MAEP)
Ainsi, dissimulation, brouillage du champ symbolique ou langage et usage de la force, voire de la violence sont les trois stratégies utilisées par les pervers pour contourner les interdits et pour mettre la satisfaction de leur désir au cœur de leur projet.
La perversion, l’interprétation erronée et l’application injuste et injustifiée des lois constituent donc un véritable danger pour un État de droit. Et à l’allure où les choses vont au Tchad, l’on se demande comment notre pays pourra mettre valablement en œuvre le Mécanisme Africain d’Évaluation par les Pairs pour améliorer sa gouvernance et revendiquer la place qui est la sienne dans le concert des Nations.
Au point où nous sommes parvenus, la "Renaissance" nécessite donc instamment un profond rectificatif et surtout le ressaisissement de certains de ses acteurs jugés trop agités pour être de bons politiciens. Sinon cette "Renaissance" là présente en son sein les symptômes de son échec et de sa propre destruction.
MANGA Jean-Bosco
Juriste-Journaliste-Écrivain
jeanboscomanga@gmail.com
Arrestations d'opposants djiboutiens à Addis-Abeba, l'USN s'insurge et dénonce!
L'opposition djiboutienne est indignée par les arrestations à Addis-Abeba des membres de l'USN, venus solliciter l'arbitrage des institutions panafricaines dans le contentieux post-électoral qui oppose le régime en place aux forces de la coalition regroupée autour de l'Union pour le Salut National (USN), dirigée par Ahmet Youssouf Houmed.
Lire le communiqué de presse ci-dessous:
Tchad : le président de la Ceni sur la sellette
La réaction du Premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji (photo), n'est pas encore connue. Mais il pourrait retirer sa confiance au président de la Ceni, Jean-Pierre Madjirangue Madjibaye, sur la foi de documents de justice mettant en cause sa "moralité".
Nommé par un décret du président de la République le 9 novembre dernier, Jean-Pierre Madjirangue Madjibaye pourrait etre débarqué prochainement à la demande du Premier ministre qui met en doute sa moralité.
Selon l'enquête menée par JA, c'est une personne anonyme qui s'est déplacée aux bureaux du Premier ministre, Joseph Djimrangar Dadnadji, pour s'indigner de la désignation de Jean-Pierre Madjirangue Madjibaye comme president de la Ceni. Celle-ci produit à l'appui de ses dires des documents de justice - en fait des échéanciers de remboursement - pour attester de la "moralité douteuse" de l'intéressé.
Consultations
Après le départ du visiteur, le Premier ministre consulte, puis adresse un courrier au Comité national de dialogue politique( CNDP), l'organe de concertation entre les partis de la majorité et de l'opposition, chargé entre autres de la désignation du président de la Ceni en accord avec la société civile.
Le Premier ministre demande, dans son courrier au CNDP, de choisir une autre personnalité en raison de la "moralité douteuse " de Jean-Pierre Madjirangue Madjibaye.
La lettre arrive vendredi au CNDP. La nouvelle alimente les causeries de salon pendant tout le week end. Lundi, une longue réunion du CNDP conclut à une affaire civile et ne voit pas la nécessité de designer un nouveau president. On attend la réaction de la Primature...